▽ I heard the truth was built to bend, A mechanism to suspend the guilt Is what you are requiring still. You've got to dance little liar

Mélusyne se promenait, ses pieds la menaient et sa tête suivait. Elle aimait s'égarer dans les environs, et apprenait à aimer la solitude, ce qu'elle détestait auparavant. Elle avait appris petit à petit à vivre seule, en ermite, depuis son arrivée au camp. Lorsqu'elle avait révélée, plutôt fière, son ascendant, elle avait été automatiquement exclue. Bien que la guerre de Troie fut déclenchée en 1184 avant J.-C, une certaine méfiance persistait envers les enfants de Discorde -méfiance plus que méritée selon certains-. Mélusyne savait que ses frères et soeurs étaient peu recommandable, et son besoin constant de mentir éloignait plus d'une personne, mais elle aurait pu être plus mal lotie et ne posséder aucune connaissance. Il y avait quelques personnes, certes elle les comptait aisément sur les doigts de sa main- qui la côtoyait, mais sans pourtant rester auprès d'elle à longueur de journée.

Elle s'approchait des grecs qui avaient emménagé ici après la destruction total de leur campement. Ils vivaient dans des tentes, habitats très sommaires, et restaient entre eux, même si certains, plus ouverts et moins rancuniers, se mêlaient aux romains. Mélusyne ne partageait pas le même état d'esprit que les romains, et voyaient chez les grecs, une possibilité de recommencer à zéro sa vie sociale. Car même si elle essayait de se convaincre que la solitude était ce qu'il y avait de mieux, elle n'en était pas encore tout à fait convaincue.

Elle ne se dirigea cependant pas vers le campement. Il y avait trop de personnes, et certains pouvaient avoir entendu parler d'elle. Si c'était le cas, elle pouvait dire adieu à ses espoirs de sociabilisation. Et ça, elle ne le voulait surtout pas. Elle décidait de bifurquer vers le lac, où elle était certaine de trouver quelques grecs tout seuls qu'elle pourrait plus aisément abordés. Et puis, s'ils se montraient farouches et décidaient de la couper en petits morceaux, mieux valait fuir une personne qu'une horde de fils et filles d'Arès enragés.

Le lac. C'était un des endroits préférés de Mélusyne. Cette dernière cultivait le plaisir du calme, de la sérénité, et l'eau incarnait tous ses critères. La surface ridée, transparente, ondulait et s'étendait, paisible et sauvage. Elle s'approcha de l'onde heureuse et enleva ses chaussures et ses chaussettes. Elle enfonça ses pieds dans le sable chauffé par le soleil californien et de temps en temps, l'eau venait lécher ses orteils sertis d'un verni noir. Elle respira un grand coup, et rejeta sa tête en arrière, ses cheveux blonds ondulaient soigneusement sur ses épaules, d'une manière froide et calculée à la mèche près. C'était ça Mélusyne, une parfaite illusion contrôlée, dont l'image était détruite par une force maternelle. Freud en aurait trouvé des choses à dire.

Un bruit attira son attention, elle se retourna et se retrouva nez-à-nez avec une paire de jambes minces, de taille moyenne, elle releva la tête. Une figure ronde ornée de beaux yeux marrons, était encadrée par un chevelure rousse et lisse. « Euuh. Salut ? » La blonde était surprise par cette apparition, et se baffait intérieurement. Ce n'était pas avec un salut aussi banal qu'elle allait faire bonne impression. « Tu viens souvent par ici ?» Deuxième question stupide, Mélusyne se mordait les lèvres, et priait intérieurement qu'un idiot immature face diversion en lui jetant de l'eau au visage pour qu'elle puisse partir en hurlant. Ou alors un monstre. Un énorme monstre velu qui courrait dans leur direction.
Elle n'avait jamais vu la rousse, et les Dieux seuls savaient combien elle observait tous les jeunes romains. Elle connait chacun de leur nom, les épiaient sans qu'ils s'en rendent compte. L'inconnue devait être grecque. Mélusyne se redressa et fit son plus beau sourire. « Au fait, je m'appelle Mélusyne, mais je préfère Mèl. »