ET LES DIEUX T'EN PENSES QUOI ? TON PÈRE/TA MÈRE, TU L'AIMES BIEN OU BOF ? Comme les autres, il sait se faire discret, se manifestant simplement quand je n'en peux plus ou que je me mets foncièrement à faire des conneries pour le tirer de son piédestal. Sa façon d'analyser mon comportement, de compatir et de se rapprocher bien trop tard m'agace autant qu'elle fait vibrer ma corde sensible. Pour avoir rendu ma mère heureuse près d'un an entier, je lui dois beaucoup, c'est de lui qu'elle parle quand les mots viennent enfin, la plongeant dans une douce rêverie avant de la sentir me glisser entre les doigts. D'un autre côté, je le haïs d'être la seule chose dont elle se souvient quand elle émerge, et je le haïs encore davantage de ne pas intervenir pour la sortir de cette folie qui consume tout en elle depuis près de cinq ans. ET LES MONSTRES, T'EN AS VU UN RAYON OU TU LES FUIS COMME LA PESTE ? Je les ai vu venir, m'éveillant au coeur de la nuit noire, en nage, comme survolté. Et à partir de là, tout s'est enchaîné à une vitesse folle. On a usé de nos arcs, lançant des flèches parfois touchant la cible, d'autres fois non. Nous n'étions pas préparés à faire face, pas à même de défendre notre camp, et je n'ai pas agi assez rapidement pour prévenir les autres. Je me suis battu avant de fuir pour survivre, comme un lâche, incapable de donner ma vie pour cet endroit où je m'étais construis et reconstruis. Je rêve de vengeance, je rêve de champs de bataille et de recroiser le fer avec ces créatures des Enfers. LA COLONIE, T'AIMAIS BIEN ? T'AS RÉAGI COMMENT EN LA SACHANT DÉTRUITE ? On peut dire que ça a pas fait plaisir que de quitter ces lieux rassurants où je me sentais chez moi et où je vivais dans la quiétude et l'indolence. Certes, c'était exigeant, suffisamment pour m'exténuer mentalement et physiquement, mais j'étais bien, heureux, ne pensant plus trop et m'entraînant sérieusement. Ça été un choc de la voir brûler derrière en fuyant, encore plus de comprendre que plus rien ne serait pareil et qu'à aucun moment on pourrait réintégrer les lieux. Je ne suis pas sauvage, ni douillet, mais j'ai du mal à imaginer que je puisse me sentir comme ça ailleurs, où que ce soit. ET PUIS LES ROMAINS, ÇA PASSE OU ÇA CASSE ? T'EN PENSES QUOI ? Certes ont le don d'être terriblement exaspérants, mais ce n'est pas nouveau quand l'on côtoie au quotidien des demi-dieux à l'orgueil démesuré. J'en suis un, pour être honnête. Pour l'instant, je me suis tenu loin des frictions, tentant de reprendre pied avant de me lancer, mais ça risque de finir par causer de ces frictions qui se termineront mal. Des égos, des personnalités de feu, des caractères bouillants et un sens aigu de la compétition, ça sent le carnage à plein nez.