Camp Jupiter, Berkeley (Californie), 22 février 2013.

Les demi-dieux grecs avaient fait un voyage éprouvant. Après la destruction de la colonie, et le départ du dieu Hermès, les pensionnaires avaient du s'organiser. Certains souhaitaient rester sur place, quoiqu'il en coûte. D'autres voulaient partir sur le champ ; et la majorité ne savait tout simplement pas quoi penser. Les chefs de bungalow d'Héphaïstos et d'Athéna, Milo Flyte et Siam Lovenbruck, avaient été plébiscité par leurs camarades afin de jouer le rôle d'ambassadeur auprès des demi-dieux romains. A partir de ce moment-là, c'était décidé : les grecs allaient débarquer chez les romains, en Californie. Quelqu'un avait jeté une idée bizarre : construire un cheval de Troie moderne, et y aller comme ça. Pour impressionner les romains, pour leur montrer que les grecs n'étaient pas désoeuvrés. Et pour pouvoir transporter une bonne centaine de personnes en une fois, aussi. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, l'idée était acceptée et le cheval de Troie monté. Deux jours après leur départ, les grecs passaient le tunnel Caldecott. Devant eux : une foule de romains, légionnaires et habitants de la Nouvelle-Rome. Une vallée d'herbe verte, avec une mini-ville et un camp militaire. De quoi en faire rêver plus d'un, même si aucun ne l'avouerait. Car grecs et romains sont, depuis toujours, en conflits. Et pour une raison obscure, les dieux avaient décidé de les regrouper, ces ennemis de toujours, dans le même endroit. Le camp Jupiter s'offrait aux demi-dieux grecs, avec devant eux des romains hostiles, des Lares encore plus agressifs. Le paradis, quoi.