![Under A Pale Grey Sky [Nathaniel] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) |  Sujet: Under A Pale Grey Sky [Nathaniel] Dim 16 Juin - 18:35 | |
| Un vent du nord frisquet et puissant soufflait dans mon dos. Ébouriffant au passage les quelques mèches rebelles qui s'étaient échappées de mon chignon lâche. Fait à la va-vite, ma coiffure pendait mollement au sommet de mon crane, au rythme de mes mouvements. Je voyais ces cheveux indisciplinés suivre la direction de la brise, droit devant moi. La petite bourrasque tout droit venue des terres septentrionales me fît frissonner lorsqu'elle happa mes membres à découverts. Vêtu d'un simple t-shirt bleu clair et d'un short de sport ajusté qui atteignait à peine mes genoux, je regrettais de ne pas avoir consulté les prévisions météorologiques du jour. Néanmoins, j'espérais naïvement que la température ambiante serait plus clémente dès que le soleil ne serait plus voilé par tous ces nuages. Depuis mon réveil, plutôt matinal, le temps était gris et déprimant. Beaucoup au campement Grec avaient plutôt préféré rester sur le site pour éviter d'être surpris par la pluie qui risquaient sans doute d'éclater à un moment ou à un autre. À la base, je devais moi aussi rester bien sagement dans la tente surpeuplé d'Hermès. Mais les bavardages, les disputes et les commérages de tous ce beau monde, avaient fini par avoir raison de moi. J'ai donc quitté l'endroit avec l'intention de m'entraîner un peu au Champ de mars avant l'arrivé du mauvais temps. Du même coup profiter du peu de tranquillité et de liberté que m'offrait les lieux. Et c'est également de cette façon que je me suis m'égarée en terres Romaines. Je marchais donc, mon arc et mes flèches positionnés dans mon dos, en essayant de berner les gens que je croisais. Mon jeu très peu convaincant, malgré mes efforts, dissimulaient à peine mes tentatives de repérage. Errant ici et là avec nonchalance, je tournais la tête de tout côté pour tenter de m'orienter. Et plus je déambulais, plus j'avais l'impression de m'enfoncer dans l'inconnu. Je croisai des bâtiments tous aussi carrés et rectangulaires les uns que les autres. Rien à l'horizon pour m'offrir un indice quel qu'il soit. Après au moins une demi-heure à chercher un repère pour m'aiguiller, je pu discerner au loin un grand terrain vague d'où retentissait le tintement d'armes qui s'entrechoquaient. Enfin! Cet endroit est un vrai labyrinthe! Plus je m'approchais, plus le bruit des batailles (amicales bien sûr) se faisait important. Une fois bel et bien sur les lieux, je repérai un petit espace dégagé aménagé pour le tir-à-l'arc. Je m'installai un peu à l'écart des autres qui s'exerçaient avec le même type d'arme que moi. Plusieurs mètres me séparaient des diverses cibles (variant en taille et en hauteur) qui s'offraient à moi. Bien entendu, le Champs de mars était envahi par les Romains et les quelques Grecs qui s'étaient déplacés se tenaient tous ou presque en retrait. Depuis notre arrivé dans ce petit monde, très peu d'entre-nous avaient entrepris d'échanger avec nos cousins, moi y comprise. Chacun a ses raisons personnelles. Moi je n'arrive tout simplement pas à assimiler leur comportement axé sur le respect des règles, les habitudes, et les castes/rangs. De leur côté, nos hôtes, nous le renvoyait très bien. Mon regard bien campé sur mon objectif. Focalisé sur mon point de mire, je n'avais plus conscience de mon environnement. Seulement moi, le vent et ma cible. D'un geste lent, j'agrippai la corde de mon arc en bronze céleste du bout des doigts. Je retint ma respiration et la tirai vers moi jusqu'à atteindre l'os de ma mâchoire. Et c'est à ce moment précis que les nuages ures raison du soleil. Comble de la malchance après tous ces efforts pour venir ici, pas moyen de décocher une seule petite flèche vers sa cible. Quelques gouttes d'eau m'atteignirent au visage. Le tout débuta plutôt innocemment, pour se terminer finalement en un vrai torrent d'eau et de vent. Je trouvai rapidement refuge sous le couvert d'un boisé non loin. Néanmoins, pas assez vite pour m'éviter un bonne douche froide. Trempée jusqu'au os, je regardai tous le monde quitter l'endroit à la course. Des dizaines de petites fourmis qui s'évertuaient à éviter de finir noyée. Et je restai là, condamné à attendre la fin du déluge à l'abris, sous mon arbre. |
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