l'enfance

« On fait tous au moins un vœu par an, en soufflant les bougies de notre gâteau d’anniversaire. Certains d’entre nous en font plus : pour un cil sur une joue, devant une fontaine, en voyant une étoile filante... et de temps en temps, un de ces vœux se réalise. Et après ? Est ce que c’est aussi bien qu’on l’espérait ? Est ce qu’on se laisse aller dans le rayonnement de notre bonheur ? Est-ce qu’on se rend compte qu’on a une longue liste de vœux qui attendent d’être exaucés ? •• .unbreakable »

« Dis maman ? Pourquoi papa n'est jamais là ? » C'était une question qui revenait souvent dans la bouche de la petite fille? Petite, Aspen n'était pas du genre à lâcher le morceau. Cette absence paternelle l'avait longtemps perturbée. Et pourtant, Apsen était bien gâtée par l'amour débordante de sa mère et de ses proches. Des amis, plus ou moins jeunes, qui aident la jeune mère célibataire qui n'avait que dix-sept ans lorsqu'elle enfanta Aspen. Ludmilla avait toujours dit qu'Aspen était son cadeau du ciel ; elle qui avait perdu ses parents jeune et n'avait pas pu faire de grandes études comme ses défunts parents l'avaient souhaité, Ludmilla avait toutefois trouvé son bonheur avec Aspen. Mais il était difficile de combler l'absence du père à cette petite fille. On donnait différentes raisons pour satisfaire la curiosité de la petite fille, mais seulement une avait stoppé net l'enquête d'Aspen ; « Le travail de ton papa ne lui permet de nous voir aussi souvent qu'il le veuille ... » Aspen avait compris que son père devait faire un travail qui l'occupait ailleurs. Depuis, elle ne s'y était plus préoccupée car d'autres problèmes vinrent s'immiscer ; sa dyslexie et son hyperactivité. Des problèmes lourds pour sa scolarité. Mais Aspen trouva son bonheur dans l'art ; elle s'y intéressa rapidement. Si elle n'arrivait pas à retenir ses tables de multiplications, elle pouvait vous énumérer tous les œuvres d'art de Michel-Ange facilement. Mais elle put avoir une scolarité normale grâce à l'appui de l'entourage de sa mère. Notamment celle de Patrick et de Betty. D'après ce qu'Aspen comprit, c'étaient des lointains cousins de son père et ils étaient la précieuse "aide" que Ludmilla avait pu bénéficier. Et la fillette les appréciait beaucoup.
Toutefois, vers ses dix ans, elle avait remarqué des individus de plus en plus étranges. Pour vous donner un exemple précis, un jour, elle avait cru voir un homme camouflé qui avait ... qu'un œil ! Aspen en était convaincue car l'individu se tenait près d'elle et l'avait signalée à Betty, qui l'avait accompagnée au parc. Cette dernière avait feint l'ignorance. La petite avait beau avoir dix ans, elle n'appréciait pas trop qu'on la prenne pour une idiote.
Bref, Aspen, malgré sur certains aspects, vivait une vie tout à fait normale. Et elle ne se voyait pas vivre autre-part que Jefferson.

l'entrée dans le camp

« À ce moment précis, il y a 6 470 818 671 personnes dans le monde. Certains prennent peur, certains rentrent chez eux, certains racontent des mensonges pour s’en sortir, d’autres font simplement face à la vérité. Certains sont des êtres maléfiques en guerre avec le bien et certains sont bons et luttent contre le mal. Six milliards de personnes, six milliards d’âmes, et parfois, il ne vous en faut qu’une seule... •• .unbreakable »

C'étaient les premières vacances que Aspen avait. Jamais elle n'avait quitté Jefferson à cause des maigres économies de sa mère. Et pourtant, un beau jour, Ludmilla annonça qu'elles aillaient partir faire une grande virée en Californie, surtout à Los Angeles. C'était le rêve pour la petite fille, âgée de dix ans, de visiter la ville. De plus, elles n'iraient pas seules apparemment ; Betty Et Patick ont insisté longuement pour les accompagner. Aspen avait trouvé cette attitude étrange mais s'en soucia peu dès que Ludmilla accepta de les inviter. Ils n'étaient pas partis en avion comme cela était envisagée auparavant ( Patrick a la phobie des avions ), donc ils ont pris la voiture. Avant d'atteindre Los Angeles, toute la petite troupe a fait escale dans un petit motel. Alors qu'Aspen était toute seule dans la chambre du motel, elle s'arrêta net à ce qu'elle faisait. Elle resta stoïque pendant un instant. Puis, elle prit son sac Dora L'Exploratrice, la remplit de quelques snacks et de sa gourde. Puis quitta la chambre. « Tu vas quelque part ? » La petite fille se retourna et vit Patrick et Betty côte à côte. Machinalement, elle leur répondit ; « Je dois y aller ; on m'appelle. » Aspen n'avait plus conscience de ce qu'elle disait ; elle était surprise de ce qu'elle venait de dire mais elle savait qu'elle devait partir. Les deux adultes se regardèrent. « Il faillait bien que ça arrive un jour ... » C'est alors que Patrick sortit de sa poche deux enveloppes et les confia à Aspen. « Qu'est-ce que c'est ? » « Des lettres de recommandations. Tu les donneras quand on te le demandera. » La petite fille les rangea dans son sac. Relevant la tête, elle leur dit d'un regard triste ; « Vous expliquerez à maman que j'ai dû partir. Et vous lui direz aussi que je l'aime et que je reviendrai bientôt » « On le fera, promis. »
Cela faisait un petit bout de temps qu'Aspen avait voyagé. Puis, à un moment donné, elle entra dans un camp. Elle le réalisa lorsqu’elle venait de passer le portique indiquant, en latin, le lieu. « La Maison du Loup » avait lu la petite fille. Et elle faillait s'étrangler de peur en voyant surgir des fantômes et des loups autour d'elle. Elle était sûre qu'elle n'était pas arrivée au mauvais endroit puisqu'on l'avait guidée. Ce fut à ce moment-là qu'elle vit une louve. Géante, mais magnifique. Cette dernière s'avança au milieu de la troupe et s'adressa mentalement à Aspen ; « Bienvenue à la Maison du Loup, jeune demi-déesse ... »

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La nouvelle n'était toujours pas passée ; Aspen était une demi-déesse. Les autres "recrues" ( Lupa les appelait ainsi ) lui expliquèrent que les Dieux de la Mythologie romaine existaient vraiment et qu'il y avait même une réplique de Rome ( apparemment, certaines des recrues viennent de la Nouvelle-Rome ) ! Et que dans la Maison du Loup, ils devaient apprendre à se battre comme les romains d'autrefois. Et cela était très dur. Lupa ne les laissait pas un instant de répit ; il faillait qu'ils se donnent toujours à fond. Et avec les Lares ( les espèces de fantômes qu'elle avait croisé quand elle était arrivée au camp ) et les loups de la Déesse, la chose se révélait être compliquée. De plus, le moral de la petite fille n'était pas au top ; elle avait bien compris qu'elle ne reverrait pas sa mère avant un petit bout de temps. Et c'était la première fois qu'elle était loin de sa propre mère. Et Aspen ne savait pas dans combien de temps elle aillait la revoir. Mais elle s'était promise qu'elle se donnerait à fond pour pouvoir avoir l'occasion de rentrer chez elle. Certes c'était difficile pour une petite fille de dix ans, mais comme pour l'école, elle aillait donner le meilleur d'elle-même. Elle s'était d'ailleurs créée des liens d'amitiés avec les autres recrues de la Maison. Ils se seraient tous les coudes et s’entraidaient tous. D'ailleurs, un jour, quand l'un des amis s'était blessé, Aspen s'étaient élancée à son aide. C'était à ce moment où elle ne savait pas comment faire pour l'aider ( et avait surtout peur que cet ami ne se fasse manger par les loups de Lupa ) que son pouvoir manifesta ; ses mains brillèrent un aura dorée et la blessure disparut aussitôt. Aspen eut un malaise après cela. Les recrues lui expliquèrent que c'était son pouvoir qui s'était manifesté et que c'était normal qu'elle se fatigue facilement vu que c'était la première fois qu'elle l'utilisait. Et que son pouvoir pouvait lui indiquer quel type de parent divin elle pouvait avoir.

Six mois s'étaient écoulés. Lupa envoya Aspen au Camp Jupiter. Mais il y avait un bémol ; elle devait la trouver seule. Et Aspen n'avait jamais entendu parler de ce camp auparavant et ne savait par où aller. Pendant un temps, elle avait erré, sans avoir où aller. Le seul élément qui avait pu l'aider, c'était le soleil ; la jeune fille avait remarqué que l'astre solaire bougeait bizarrement. Comme s'il voulait la guider. Alors Aspen suivit le soleil. Et c'est ainsi qu'elle tomba sur le Camp Jupiter. Elle eut un accueil mitigé mais elle fut ravie d'être arrivée à bon port. Après qu'elle ait remis les deux lettres de recommandations, elle fut placée dans la Troisième cohorte. La légionnaire qui était en charge de la fille, Anastasie, lui apprit que Betty et Patrick étaient autrefois connus dans le camp ; c'étaient les petits-enfants d'Apollon. Et s'ils s'étaient donnés la peine de prendre soin d'elle c'est parce qu'elle était la fille directe d'un des dieux ; être l'enfant direct d'un dieu n'était pas commun. Sous la protection d'Ana ( qui n'avait que deux ans de plus qu'elle ), Aspen apprit à devenir une vraie légionnaire ; elle a dû faire des tâches ingrates ( comme la vaisselle ) et d'autres plus fatigants, notamment les entraînements pour être un vrai légionnaire sous l'Antiquité Romaine. Mais c'est avec ces entraînements qu'on constata qu'Aspen avait plus de facilités de manier un arc. En attendant la fin de son probatio, Aspen développa son don de guérison ; elle remarqua que selon la gravité de la blessure, elle investissait son énergie dans la guérison, donc la fatiguait et la rendait plus vulnérable. Tout le monde lui disait que son don pouvait être utile au camp et qu'elle pourrait devenir le prochain médecin militaire. Alors, la fillette décida d'apprendre les arts de la médecine pour être utile. Elle se révéla talentueuse dans ce domaine. Puis vint son douzième anniversaire et la fin de son probatio. Il y eut une cérémonie à son honneur ; placée au centre de toutes les attentions, des flammes coururent autour d'elle avant de s'abattre sur son bras. Cela lui fit horriblement mal ; la douleur disparut au même moment que les flammes s'étaient volatilisés. Il y eut un silence, tout le monde l'observait. Sur son bras, il y avait bien sûr les lettres SPQR qui y figurèrent. Plus un autre symbole ; le laurier.
Son père était Apollon.

le grec

« - Tu crois au coup de foudre ?
- Ouais.
- Naïve. •• .unbreakable »

Il lui fallut du temps pour faire se accepter telle qu'elle est ; certains l'admirèrent et faisaient ses corvées à sa place, d'autres la craignaient, en prenant le soin de l'éviter. Aspen a dû faire ses preuves pour montrer qu'elle n'était pas juste la fille du dieu Apollon. Ou bien un danger. Aspen apprit rapidement que les monstres étaient plus sensibles à son odeur que celles des autres. Et donc, elle ne devait pas sortir trop souvent du Camp. Et cela signifiait également qu'elle ne pourrait plus revoir Ludmilla. Et cela lui peinait. Mais sa mère ne serait pas fière si elle voyait sa fille morfondre. Alors Aspen redoubla d'efforts. Rapidement, elle gagna l'estime de tout le Camp et même celle de la Nouvelle-Rome. Elle devint même médecin militaire de sa cohorte. A dix-huit ans, Aspen sentit qu'elle était à sa place.

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« Où est-ce que c'était précisé qu'on devrait combattre une manticore ? » C'était la première mission de la jeune fille hors du camp, et Aspen se trouvait en difficulté. Elle n'était pas seule ; elle était avec Anastasie. Ensemble, elles devaient vaincre la créature qui sévissait dans une région non loin de la Nouvelle-Rome. Et elles découvrirent que cette fameuse créature n'était rien d'autre qu'une manticore enragée. Malgré les coups tirés par les flèches de Aspen et les attaques d'Anastasie, la bête ne se fléchissait pas. Elle ripostait encore plus. Cachées, elles pouvaient entendre les sifflements de mécontentement du monstre. « Je vais tenter une diversion. » conclut Ana. Avant qu'Aspen ait pu l'en empêcher, la guerrière romaine se leva et attira la bête à elle. En même temps, elle tentait de l'atteindre avec soin poignard. Mais la manticore l'acheva d'un coup de son dard. « Non ! ». Inconsciente face au danger, la jeune fille s'élança vers son amie. Mais avant qu'elle n'ait pu atteindre son amie, la manticore la frappa de plein fouet avec sa queue de scorpion. Propulsée contre un arbre, Aspen tomba dans les pommes. Et avant qu'elle n'ait pu s'évanouir, elle vit une silhouette planter ce qui lui semblait être une épée dans le dos de la manticore. Et cette dernière disparaître.

« Tout va bien ? » Quand Aspen revint à elle, elle tomba nez à nez face à un charmant blond qui était penché au-dessus d'elle. Quand elle essaya de se relever, elle vit un corps drapé d'un linceul. Les larmes lui vinrent quand elle comprit de qui il s'agissait. « Je suis désolé ... Je n'ai rien pu faire pour elle ... » « Si seulement je n'étais pas un boulet ... Si j'étais plus forte, Anastasie aurait survécu ... » Le jeune homme la regarda avec sévérité et lui répondit ; « Tu rigoles ou quoi ?! Vous avez combattu une manticore ! Tu sais combien de demi-dieux ont été tués à cause de cette saleté ? Moi je l'ai pu car j'avais de la chance qu'elle avait le dos tourné. Si je n'ai pas été là, tu aurais aussi rejoindre ton amie dans les Enfers avec Hadès. » Sa remarque aurait pu faire déverser un torrent de larmes si le nom grec de Pluton ne l'avait pas fait tilter. « Tu veux dire Pluton ? » C'était au tour du jeune inconnu de la regarder avec perplexité. « Non, Hadès. Un des Trois Grands. Le frangin de Zeus et Poséidon. » Aspen était étonnée ; dans les yeux du blondinet, Aspen put comprendre qu'il la prenait pour une espèce d'ignorante, voir de folle. « De toute façon, il faut que je m'en aille. » Le jeune homme inconnu siffla entre ses doigts et un vieux taxi délabré apparut avec son bord les trois Parques. « Je te laisse nos chères conductrices te raccompagner dans leur Char des Enfers. Moi j'ai quelques trucs à faire avant de rentrer au camp. On se retrouve là-bas ... » Aspen resta muette de stupéfaction. Mais elle reprit ses esprits pour pouvoir dire son nom ; « Moi c'est Aspen ! » Puis elle se sentit immédiatement bête. Le jeune homme s'était déjà élancé sur sa route qu'il se retourna lorsque Aspen s'était présentée. Il sourit, comme amusé. « Clyde. » Elle en resta de nouveau coite. Après avoir repris les esprits, elle eut la force nécessaire de porter le cadavre d'Anastasie ( et de ne pas pleurer ) dans le taxi. Là-dedans, l’attendaient les trois devins. C'était la première fois qu'elle les rencontrait et espérait bien que ce serait la dernière ; comme elles étaient moches ! Une fois installée, le taxi démarra en trombe. Aspen ne cessait de penser à cette rencontre. « Tu l'aimes hein ? » La voix rocailleuse de l'une des trois Parques la fit sortir de sa rêverie. Comment avait-elle pu en douter ? « Tu crois qu'on est qui ? Les trois sœurs gorgones ? » « Ton destin est liée au sien, fille d'Apollon. » « Cette rencontre n'est pas anodine ; elle faisait partie de vos deux destins respectifs. » « Mais votre amour est également maudit ; vous ne pouvez point vous aimez sans que vous provoquiez la colère de vos parents. » De quoi pouvaient-elles parler ? Aspen préférait les ignorer et se contenter d'observer le paysage ( même si il n'y avait rien à voir, vu que celui-ci se déroulait à une vitesse folle ). « Ne te fais point d'illusions ; vous serez amenés à vous revoir. Et ce, très vite. »

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La nouvelle fut choquante ; les grecs existaient. Les dieux menaient une double existence ; romaine et grecque. Toute la Nouvelle-Rome avait peu apprécié la nouvelle de Mars. Mais elle devra s'y faire ; les pensionnaires du Camp des Sangs-Mêlés aillaient les rejoindre bientôt. Leur camp venait d'être anéanti par une force mystérieuse et les romains se devaient de les accueillir.
Depuis leur rencontre d'il y a deux mois, Aspen n'avait cessé penser à Clyde. Elle s'était surtout posée des questions sur qui il était vraiment. Mais la jeune fille comprit de qui il s'agissait par la révélation du dieu romain ; c'était un grec. Et les romains n'apprécient pas que des étrangers viennent les envahir. Mais Aspen trouva cette idée stupide ; si les dieux les ont envoyés dans le Camp Jupiter, c'est qu'il devait avoir une bonne raison. Elle, elle préférait les rencontrer avant de se faire une opinion. Mais soyons honnête ; elle est pressée de le revoir.

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