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 Le Regard Des Autres [Eireann]

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MessageSujet: Le Regard Des Autres [Eireann]   Le Regard Des Autres [Eireann] EmptyMer 12 Juin - 23:57

C'est étonnant comme on peut s'ennuyer dans un tel endroit. Je suis là, a tourner en rond depuis des heures, sans trouver de quoi me distraire. Quelque chose pour faire passer le temps, quelque chose pour me changer les idées. J'étais revenu à mon point de départ après une longue journée à fureter pour tromper l'ennui. Je vous avoue être désappointé. En arrivant ici, j'avais à l'idée qu'il y auraient beaucoup d'animation dans le coin, ou du moins un peu de vie au campement romain. Au lieu de quoi, je peux assister au même spectacle barbant qui se répète encore et encore et qui recommence tous les matins. Autrement dit, je vois des romains qui se tuent à la routine jours après jours. Ils semblent même fier de nous montrer, à nous pauvre grecs chaotiques, les vertus de l'organisation. S'ils en sont fier.. eh bien temps mieux pour eux, mais moi je les plains plus qu'autre chose. À force de répéter les mêmes gestes ne finit-on pas par mourir d'ennui?

N'empêche que, déambulant ici et là, j'ai cherché à me trouver une occupation la majeur partie de l'après-midi. Lors de mon errance en terres inconnues (parce que, quoique j'en dise, il y a beaucoup de chose à découvrir par ici), j'ai croisé toutes sortes de regards. C'est amusant et en même temps offusquant de déclencher autant d'émotion par ma simple présence. Je me suis donc escrimé à décoder et classifier tous les types d'œillades qui m'étaient dirigés. C'est un moyen comme un autre pour  se divertir sans trop faire de vague j'imagine.

J'en ai vu de toutes les sortes. Certains coup d'œil me dévisageaient avec une aversion à peine dissimulé, des yeux arrogants et hautains quoi! Alors que d'autres me lorgnaient avec indifférence. Quelques individus évitèrent carrément de croiser mon regard, comme si je les indisposaient. Sans surprise, les plus nombreux à avoir croiser mes yeux bleu cendré, exprimaient la méfiance. Ils me reluquaient sans vergogne étudiant le moindre de mes pas. Ils me sondaient avec une défiance tout à fait aberrante. Ils sont timbrés ces romains avec leur suspicion excessive ou quoi! Il faut avouer qu'une petite grecque qui vagabonde seule au camp reste très menaçant pour la sécurité du campement....et quoi encore?

Quiconque me lançait un regard inapproprié se voyait subir le même sort. Résultat? Cela sembla avoir pour effet d'exacerber tous leur sentiment négatif à mon égard, c'était à prévoir... Même chose de mon côté, plus je visitais les lieux, mieux je les répugnaient.  Œil pour œil, dent pour dent.  Et plus je répugnais les romains, plus l'incompréhension que je ressentais envers leur mode de vie me submergeaient. De même que, plus cette incompréhension me taraudaient l'esprit, plus j'appréciais le mien.

De retour en terrain connu,  je rencontrai enfin des visages et des yeux amicaux. Certains en avaient probablement rien à faire de moi, mais j'échangeai avec la plus part d'entre eux des salutations silencieuses. À croire que vivre sous la tente/bungalow d'Hermès pouvaient avoir ses avantages. C'est parfois utile de croiser tous les nouveaux arrivant à la colonie même si parfois je préférerais un peu plus de tranquillité.

Je me dirigeai lentement vers un petit carré d'herbe isolé entre deux tentes inhabitée, du moins me le semblaient-elles. Rapidement, je m'écrasai au sol, étendu de tout mon long. Je fermai les yeux, épuisé par cette longue et décevante promenade. Une petite brise soufflait  paresseusement sur mon visage. Coïncidence ou pas, je la percevais comme un signe d'encouragement, comme une petite tape sur l'épaule, une légère accolade qui nous promet que les choses sont pour le mieux ainsi.  Un sourire stupide se dessinait doucement sur mon visage, décidant de profiter de l'instant présent. L'herbe est confortable, j'ai le soleil et le vent qui me caresse le visage et le campement Grec est miraculeusement silencieux
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MessageSujet: Re: Le Regard Des Autres [Eireann]   Le Regard Des Autres [Eireann] EmptyDim 16 Juin - 22:18

Errer était la seule chose qu'ils avaient. Les romains ne tenaient pas spécialement à les intégrer. Les grecs étaient des intrus parmi leur propre famille, d'une certaine manière. Parce qu'après tout, grecs comme romains étaient tous les rejetons des mêmes parents divins irresponsables. Mais sur ce camp, les romains étaient si disciplinés que Eireann avait l'impression d'assister quotidiennement à une représentation de fête nationale. La rousse faisait donc comme la majorité des grecs ici. Elle occupait ses journées à défaut d'autre chose. Et le camp Jupiter, n'avait décidément rien de comparable avec l'ancienne colonie. De quoi provoquer chez Eireann, un véritable mal du pays. Pays dans lequel elle ne pourrait jamais retourner, ce qui rendait la chose encore plus dur pour elle. Elle était condamnée à imaginer cet endroit comme son nouveau chez-soi et honnêtement, elle avait beau y mettre du sien, la partie n'était pas gagnée.

Alors observer les lieux, ça allait un temps mais à long terme, elle risquait de s'ennuyer ferme. Elle avait la sensation que les grecs étaient mis à l'écart et en vérité, ce n'était pas qu'une sensation. C'était la triste réalité. Eireann prenait grand soin à éviter tout regard avec eux. Elle n'était pas effrayée mais l'atmosphère était suffisamment lourde et pesante pour que sur un malentendu ou sur un regard mal perçu, la situation ne s'envenime. La délégation grecque chargée d'être les ambassadeurs de la colonie avaient déjà fort à faire.

La rouquine devait donc tuer le temps car il ne lui restait plus que ça à faire. Elle décida de retourner au seul endroit stable et rassurant à ses yeux. La tente des enfants de Déméter. Le bungalow de la colonie n'était plus qu'un vague souvenir et ses frères et soeurs tentaient de garder l'atmosphère familiale et rassurante des beaux jours au coeur de cette tente modeste. Eireann aimait à se dire que tout irait mieux plus tard. Comme le lui avait dit son père à son arrivée à la colonie. Peut être pas tout de suite mais avec le temps, cela irait mieux. Elle ne pensait qu'à ça. C'était son objectif personnel et silencieux. Elle ne voulait pas que certaines de ces petites soeurs se fassent de faux espoirs avec des promesses intenables à ce jour.

La tente était apaisante. Malgré les changements qui avaient eu lieu si vite et de manière si douloureuse, Eireann arrivait encore à trouver des repères là où elle pouvait. Et rien ne pourrait entacher sa motivation, cette détermination absolue à ce que les choses s'améliorent. Les dieux n'avaient rien fait pour eux. Alors c'était aux demi-dieux de prouver qu'ils valaient bien mieux que leurs géniteurs. Que le meilleur en eux venait de leur héritage mortel. Une sorte d'orgueil inutile mais qui était pour la rousse un vrai moteur pour avancer chaque jour. Elle se forçait à rester digne en toute circonstances. Elle avait déjà une réputation de fille bizarre, elle n'allait pas en plus ajouter à ça la réputation de pleurnicharde qui retardait les autres. A la colonie, elle était la chef du bungalow de Déméter. Et même si ils étaient dans une tente sur un camp romain qui ne voulait pas d'eux, elle continuerait de représenter sa famille, la lignée de Déméter. Et il en faudrait beaucoup pour la détourner de ses buts. Elle était irlandaise et aussi têtue que pouvait l'être les enfants d'Irlande.

Au calme dans la tente, elle pouvait profiter du silence et à l'extérieur, aucun bruit ne venait polluer cette quiétude. Mais le temps rendait ce silence oppressant et elle eut besoin de sortir, de retrouver cette nature qui savait lui offrir la sensation de plénitude qu'elle ne trouvait pas ailleurs. A l'extérieur, elle remarqua un peu plus loin une silhouette familière et amicale. Elle alla donc s'asseoir aux côtés de la fille du vent. Pendant un moment, la rousse resta aux côtés de Leanna en silence. Les deux femmes avaient des points communs et l'un d'eux étaient qu'en certaines situations, les mots devenaient inutiles. Les deux femmes subissaient chaque jour le même mépris des romains, la même exclusion. Et elles savaient que le dire n'aidait en rien. A ce moment, elles avaient besoin de silence. D'être avec des personnes qui les acceptaient mais sans pour autant avoir à établir des discussions superflus sur la pluie et le beau temps. Eireann se contenta de tourner la tête vers la blonde en esquissant un sourire qui se voulait rassurant. Elle attendait juste que Leanna soit prête à parler, si elle le souhaitait.
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MessageSujet: Re: Le Regard Des Autres [Eireann]   Le Regard Des Autres [Eireann] EmptyLun 17 Juin - 3:22

Allongée tranquillement sur mon petit bout de verdure, telle une petite île de quiétude isolé des eaux tourmentées, je gardai les yeux clos pour faire perdurer ce sentiment de délassement. M'accrochant candidement à cette vision vaguement poétique comme un capitaine qui se cramponne à son navire voué à faire naufrage. Je m'imaginai l'odeur de l'air salin autour de moi, la chaleur du soleil qui m'enlace avec tendresse et le son des oiseaux marin qui niche sur mon îlot de sable. Un havre de sérénité et d'indolence. Dans cet univers bien à moi, il m'était possible d'inhaler une grande inspiration de cet air pur pour en arriver à expirer une petite bourrasque. Vent qui grimpait haut dans le ciel pour enfin terminer sa vie sous la force d'un nuage ivoire. L'oxygène avait ici le goût d'agrumes et de menthe, une vrai bouffé d'exotisme. Tout est lent sur ma petite île, tout se déroule au ralenti, sans empressement, sans ardeur. 
Mes fabulations et mes rêveries étaient si belles et inspirantes qu'un sourire encore plus niais étira doucement les commissures de mes lèvres. Les paupières toujours closes, je m'arrimais à cette vision comme à une ancre.  Si je me concentrais, je pouvais entrapercevoir quelques dauphins qui nageaient en bande dans les haut-fond. Néanmoins, je perdais peu à peu ces images, quelques fantômes de ce qui n'existera jamais réellement. C'était un beau songe, insensé mais surprenant. J'y m'y serait replongé volontiers mais c'était sans compter la part de mon esprit plus rationnel qui se retenait à la réalité et à la logique. Un combat sans contredit perdu d'avance.
Étendue sur l'herbe humide, isolé entre deux tentes inoccupées, les bras et les jambes écartées, comme une étoile humaine, je me contentai de sentir les éléments bercer mes sens. La présence du soleil qui réchauffait mes cheveux blonds, le vent qui faisait tinter les multiples bijoux ornant mes poignets et la terre froide sous mon corps qui m'offrait un doux réconfort. J'inspirai et expirai sans empressement pour finalement ouvrir mes yeux. Le soleil m'aveuglait, brouillait ma vue, mais je pouvais quand même deviner la présence d'une personne à mes côté.
C'est sans aucun doute que je devinai qui s'était jointe à moi. De toute la colonie, de tous les Grecs qui m'ont été donné de croiser cette fille était bien la seule à ne pas se laisser froisser par le silence. Une plaisante compagne qui ne s'impose pas. Elle était juste là, assise près de moi, manifestant un respect de l'autre rafraîchissant mais, en y réfléchissant, pas étonnant étant donné son ascendance. Quoiqu'en dise Eireann, cette dernière ressemble plus à la déesse de l'agriculture, des moissons et de la fertilité que ce qu'elle croit, en plus de certains extra bien caractéristique de son Irlande natale. 
Une pensée pour la famille me vint à l'esprit, pour nos parents absents et nos cousins  à la fois semblable et différent de ce nous représentons. Je m'interroge. Dans une situation contraire, mon caractère serait-il ce qu'il est si j'avais été Romaine plutôt que Grecque? Dans le même ordre d'idée, je me questionne, Éole n'a pas deux visages comme certains Dieu supposément plus important, donc, d'un côté comme de l'autre il est le même. Serais-je moi aussi la même? Serais-je devenue quelqu'un que je ne suis pas? Je crois que j'aurais fini par mourir d'ennui ici et pas que littéralement, j'aurais fini par me perdre de vue.  C'est étrange mais j'ai toujours aimer à croire que le temps est à la fois lumineux et dénaturé. Dans le sens où, tout dépendant de notre évolution, on n'a que deux options, rester fidèle à soi-même ou se laisser altérer, corrompre par les aléas de la vie, par les obligations, parfois jusqu'à ne plus se reconnaître du tout.
Je me tournai vers la rousse, les yeux encore emplis de questionnements et d'interrogations et entamai la conversation

Ta journée s'est bien passé de ton côté? 

Pour ma part, je crois que les romains vont finir par me rendre folle à force de suivre la même routine jours après jours...Tu crois que nous ne serions les mêmes si nous avions grandi en tant que Romaine au Camp Jupiter?

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Le Regard Des Autres [Eireann]   Le Regard Des Autres [Eireann] EmptyLun 24 Juin - 23:09

Eireann appréciait autant le silence que Leanna. La quiétude permettait de s'éloigner des conflits extérieurs et de se retrouver avec soi même et ce qui importait le plus. Le silence permettait d'entendre ce qui avait de la vraie valeur. La nature elle-même.
Eireann était la digne fille de sa mère. Même amour de la nature. Et de la déesse de l'agriculture, des moissons et de la fécondité, la rousse avait hérité de cette facette maternelle qui était si présent en elle. Cet héritage contre lequel elle ne pouvait pas lutter. Les demi-dieux avaient beau résister, il y avait toujours en eux ce legs. Ce qui faisaient d'eux les enfants de ces dieux. Ils pensaient tous, espéraient tous se limiter aux dons. Mais ils étaient leurs fils et filles et malgré eux, leur caractère avait acquis une part de ces parents absents et indignes.
Eireann restait au côté de son amie, profitant de ce moment de répit si rare ces temps ci. La rouquine aimait sentir l'herbe sous ses mains. Cette sensation, ce contact l'apaisait tel un automatisme. Il suffisait à Eireann de sentir l'herbe, les feuilles ou encore l'écorce d'un arbre sous sa main pour se sentir tout de suite mieux. Un remède contre les angoisses.

Les deux femmes savaient l'une comme l'autre qu'elles auraient pu passer des heures ainsi. Côte à côte en silence.  Dans certaines circonstances, les mots pouvaient se révéler de trop. Eireann l'avait compris très tôt et elle partageait cet opinion avec certains de ses frères et soeurs. Elle ignorait si il en était de même pour les frères et soeurs romains. Car même si les romains les rejettaient, au yeux de la rousse, les héritiers de Déméter - ou Cérès comme eux l'appelait - étaient de sa famille malgré tout.
Ce fut Leanna qui brisa le silence en posant une question qu'Eireann s'était elle même déjà posée. Et si. Et si nous avions été romaines et non grecques.

" La journée a été bonne en effet. Je m'efforce à ce qu'elle le soit. Nous n'avons pas le choix, il faut se dire que c'est ici chez nous maintenant et puis nous avons survécu. Nous sommes encore ensemble. C'est tout ce qui compte non? Là où la famille se trouve, il y a le véritable foyer. Ce n'est pas le camp mais ça le deviendra j'en suis sûre."

Eireann et son optimisme. Malgré la crise, elle restait positive. Et c'est ce qu'elle disait à chaque enfant de Déméter quand ils semblaient désespérer. Son père lui avait dit que tout irait bien un jour. Et elle tenait à ce que sa promesse soit tenue même après sa disparition. Elle ne le ferait pas mentir.

" Nous aurions sans doute été différentes si nous avions été romaines. Nous aurions été sacrément ennuyeuses. Chaque jour pour eux est un entrainement perpétuel. Ils sont bien trop guerriers et nous bien plus libres et livrés à nous même en un sens. Nous aurions été plus structurées. Mais pas meilleures, ça c'est certain. Nous avons assisté à la destruction du camp. Nous avons du mener en un sens à un vrai combat. Nous avons vu nos faiblesses et nos forces les uns les autres. Aucune formation "militaire" ne permet de savoir ça. C'est lors d'un vrai combat sur le terrain, que l'on voit notre vrai valeur. Nous avons vu ce que les dieux sont capables de faire. Pas eux.
Alors oui, nous aurions été bien différentes. Mais pas meilleures."
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