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 sometimes mortals can be more horrible than monsters ♈ PACO

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MessageSujet: sometimes mortals can be more horrible than monsters ♈ PACO   sometimes mortals can be more horrible than monsters ♈ PACO EmptyLun 6 Mai - 19:45



sometimes mortals can be more horrible than monsters

« Maman ... » murmurais-je. Je ne savais pas où elle était, ce qu'elle faisait. En réalité, je ne savais même pas ce que JE faisais, et ou j'étais. Le noir le plus total nous entourait. En tendant les mains, je pouvais sentir des murs froids, lisses; mes doigts glissaient sur la matière délicate sans difficulté. Un carré était illuminé à ma droite, au travers duquel on percevait l'existence d'une rue piétonne. La lumière n'était pas assez puissante pour me permettre de me repérer dans la pièce: je n'avais plus qu'à espérer que mes yeux finiraient par s'habituer à la pénombre. Cependant, cette configuration m'était familière: j'étais déjà venu ici. En tâtonnant prudemment sur quelques mètres, j'avisais enfin que je me trouvais dans notre appartement de New York, celui que ma mère et moi avions partagé durant huit ans, avant que tout arrive. Je sentis une présence à mes côtés, un simple effleurement, une odeur à peine perceptible: un léger mélange de senteurs florales et d'acidité qui évoquait des fruits rouges, sous un plein soleil d'été ... Aucun doute possible: elle était bien là, cachée dans l'ombre, à moins d'un mètre de moi. Je m'approchais d'elle délicatement, ne souhaitant pas l'effrayer. Je la savais fragile: il était inutile de lui causer une frayeur injustifiée. « Maman, c'est moi. Thunder. Je suis là, ne t'inquiète pas. Je vais aller allumer la lumière, d'accord ? » Un froissement très léger de tissu un peu plus loin, puis un étrange bruit, comme un craquement. « NON !! N'allume pas la lumière !! » Surpris, j'entonnais, d'une voix douce et tendre, un dialogue rassurant. « Maman, ne t'inquiète pas, tout va bien. Ce n'est que moi, tu as confiance en moi pas vrai ? Ce n'est qu'une simple coupure de courant ! » Je n'eus pour toute réponse qu'un grognement qui tenais plus de l'animalité qu'autre chose. Par réflexe, je portais la main à ma ceinture, et y trouvais avec surprise ma spatha, celle que je n'aurais quittée pour rien au monde, fidèle compagne. Me dirigeant avec précaution jusqu'à l'interrupteur dont je connaissais l'emplacement par cœur, j'énumérais dans mon esprit les lettres de l'alphabet - une technique certes ridicule, mais qui m'avait souvent permis de garder mon calme, lorsque j'étais encore gamin. Un grognement accueilli le bruit de mes pas tandis que je me rapprochais du mur dans mon dos. Des pieds lourds faisaient craquer notre parquet élimé alors que mes doigts ripaient nerveusement sur l'interrupteur que je finis enfin par enclencher avec difficulté. Devant mes yeux, un spectacle totalement inédit: le corps de ma mère, dont les vêtements déchirés étaient en tas, avait fait place à un loup aux babines retroussées, le corps tendu et les pattes écartées comme s'il s’apprêtait à bondir. Dans ses yeux couleur de bronze, une fureur pure brillait, comme un flot de lave aurait pu s'écouler du volcan qui l'aurait engendré. Cette haine coulait vers moi, me brûlait les yeux, l'épiderme; je me sentais enfant ridicule, face à l'animal impérieux qui se tenait face à moi, et la peur m'étreignait comme elle l'avait rarement fait; c'était la même peur que celle que j'avais cotoyé, tandis que le feu qui brûlait entre mes mains tuait des gens, cramait des immeubles, crachait des braises. « Putain de merde ... » lâchais-je. Je dégainais ma spatha et la fit tourner dans ma main, cherchant cette prise sur son manche qui me donnait l'impression que l'arme n'était plus un simple morceau de bronze céleste, mais une extension en chair et en os de mon bras. Une voix de gorge monta de la gueule de l'animal. « Tu n'es pas digne des romains, Thunder, pas plus que tu n'étais digne de moi. Tu n'es rien. RIEN. » Le dernier mot monta comme une menace, une promesse de mort. La voix de la louve - puisque c'était une femelle - me paralysa. Mélange d'animalité et d'humanité, la grandeur de Lupa et l'autorité de ma mère s'y mêlaient avec perfection. L'animal se jeta sur moi et le dernier bruit que j'entendis fut le mélange du déchirement de nos deux chaires, détruites par une lame ou des crocs.

Je me réveillais, le bruit de la mort résonnant à mes oreilles comme s'il s'était agit d'une scène ayant prise sur le réel. Je sentais sous mes vêtements ma peau, brûlante, sur laquelle les perles de sueurs glissaient, gelées. J’ôtais avec brusquerie mon tshirt, qui me collait à la peau comme une deuxième enveloppe corporelle, espérant ainsi que les images de ma nuit s'en irait avec elle, puis me levait avec brutalité, tanguant un instant sur mes pieds comme un ivrogne, avant d'empoigner mon épée et de sortir de la tente en furie. Marchant à toute vitesse, aussi vite que je le pouvais sans courir, je filais aussi loin que possible de la civilisation. Mon souffle hérétique me brûlait la gorge, le froid se heurtait violemment à la peau de mon torse, me carbonisant avec la même efficacité qu'un brasier de deux mètres de haut. Cédant à la panique, je me mis à courir à toute allure, refoulant les larmes de colère qui me piquaient les yeux, et la boule d'angoisse qui me nouait la gorge. J'avais peur. Ces crises arrivaient souvent, souvent à la suite de cauchemars comme celui ci, où toute la culpabilité que je rongeais depuis douze ans remontait violemment. A trop vouloir dissimuler mes émotions, je me retrouvais pris à mon propre jeu: au creux de moi, la colère, la rancœur que je nourrissais un peu plus chaque jour finissait par s'échapper de moi en vagues incontrôlées et incontrôlables. Mon cœur battait dans ma poitrine comme s'il s'était agit des dernières minutes de ma vie: à toute allure.

Je réussissais à courir comme si ma vie en dépendait, et finissais par m'écrouler près du lac. Dans un sursaut de volonté, j'empoignais ma spatha et me dirigeais vers l'arbre le plus proche, et j'y balançais ma lame avec toute la rage dont j'étais capable. les coups se succédaient avec violence, les vibrations de l'épée se propageant tout le long de mon bras, le faisant trembler comme si je n'avais jamais tenu une épée de ma vie. Coup avec coup, j'entamais progressivement l'écorce de l'arbre. Un nouveau coup, qui achevait de m'épuiser. Mes mains, accrochées au manche de ma spatha comme s'il s'agissait de la dernière chose me reliant à la vie, tremblaient comme une feuille aurait tremblé au contact d'un vent froid d'hiver. Mes bras n'étaient pas mieux. J'étais là, incapable de bouger, les mains sur ce manche froid, paralysé, le souffle court et les yeux rivés sur mes doigts. Ma cage thoracique, comme comprimée, m'empêchait de respirer normalement, et des sanglots étouffés s'en échappaient, semblables à des gémissements.

Je perçu des pas près de moi, mais je ne bougeais pas. Je n'en avais pas la force, tétanisé par des forces invisibles et supérieures dont j'ignorais tout.

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MessageSujet: Re: sometimes mortals can be more horrible than monsters ♈ PACO   sometimes mortals can be more horrible than monsters ♈ PACO EmptyLun 6 Mai - 21:10

sometimes mortals can be more horrible than monsters ☇ so this is where you fell and i am left to sell the path to heaven runs through miles of clouded hell right to the top, don't look back, turning to rags and giving the commodities a rain check, i don't ever wanna let you down, i don't ever wanna leave this town, 'cause after all this city never sleeps at night. △ it's time



Il était sagement allongé sur le dos mais sa position n'avait rien de naturel. Il avait les bras et les jambes légèrement écartés, le profil irréprochable, les muscles serrés, tendus. Tout en lui exprimait quelque chose de pas naturel, tant il ne bougeait pas, tant ses yeux s'agitaient sous ses paupières. Il avait la bouche mi-ouverte, mais aucun son n'en sortait, si ce n'était que sa respiration haletante, nerveuse. Des perles de sueur lui coulaient sur la tempe, sous le t-shirt violet du Camp Jupiter, si bien qu'on l'aurait plus cru en pleine séance d'exorcisme qu'en plein mauvais rêve. Il fermait les poings, les ouvrait brutalement – si bien qu'on eut cru qu'il allait se casser chacun des doigts –, sa bouche articulait des gémissements et des hurlements et, enfin, un monstre arriva et lui enserra la gorge. Ce gars, allongé, qui allait très certainement mourir aussi pathétiquement dans son sommeil – un mince filet de bave s'écoulait d'entre ses lèvres –, c'était Paco. Paco, le vrai, celui qui dormait (pas celui qui se faisait tuer dans son sommeil par un monstre), ne pouvait qu'assister à la scène sans rien faire, effaré, sous forme fantomatique en plus. Il se demandait si il était canon sous forme fantomatique mais il en doutait. Il se rapprocha de la scène en fronçant des sourcils (c'est connu que les sangs-mêlés peuvent se déplacer dans leur rêve). C'était lui qui se faisait étrangler par un monstre, lui qui convulsait, l'écume aux lèvres, les yeux blancs perdus dans le vide, lui dont la vie s'échappait lentement de sa bouche ouverte. Mais bientôt, les sensations du Paco-Mourant s'associèrent à celles du Paco-Rêvant et, croyez-moi, il n'y a rien de pire que de se sentir étranglé sans savoir pourquoi, ni comment. Mentalement, il fut réduit à genoux, une terrible pression lui appuyant sur la trachée, empêchant tout air de s'y engouffrer. Machinalement, il avait porté ses mains à son cou mais il n'y avait aucune poigne à y défaire, aucun adversaire à ruer contre ou aucune peau à griffer, mordre, n'importe quoi. Non. Il s'étouffait juste, sentant lentement mais sûrement le sang affluer à son visage, le criant manque d'oxygène lui retourner les tripes. Ca lui faisait mal, il se débattait comme il pouvait, s'étranglait encore plus sur sa souffrance... en vain. Il ne pouvait pas se téléporter loin de cela, lui qui le faisait volontiers pour les combats, pour les relations, pour les dommages collatéraux, pour tout. La vérité était qu'il avait peur. Peur d'avoir mal, peur de faire mal, peur de s'attacher, peur de tomber, peur d'être jugé, peur de tout. Mais, au-dessus de tout, Paco avait peur de mourir.

Il avala une bouffée d'air d'un froid piquant, se redressant sur les coudes en cherchant des repères autour de lui. Maintenant, il ne pouvait plus se rendormir. L'organisme de Paco était comme ça. Tantôt, il refusait de dormir et là, inutile de fermer l'oeil ou quoi. Tantôt, après un mauvais rêve – ou juste un réveil normal –, il ne pouvait tout simplement par se rendormir. Et, tantôt, il dormait comme un gros loir et bavait de tout son saoul sur son oreiller. Ce n'était pas une de ces nuits. Il regarda autour de lui les légionnaires de la quatrième cohorte dormir, certains agités de mauvais rêves, d'autres paisibles. Son débardeur lui collait à la peau, ainsi le troqua-t-il contre un t-shirt violet de la colonie – comme le Paco du rêve, songea-t-il dans un frisson, c'aurait presque été un mauvais présage. Mais Paco n'était pas superstitieux. Il se glissa dans un pantalon, mis sur ses épaules un simili de veste militaire ouverte et – pensant que les tongs seraient plutôt incommodantes s'il devait fuir un monstre étrangleurs – enfila une paire de chaussures à la va-vite pour sortir. Il était devenu un habitué des balades nocturnes au sein du Camp Jupiter. La nuit, c'était complètement différent du jour. On croisait pas mal de faunes qui rodaient, prêts à chiper ce qui leur tombait sous le sabot, ou qui faisaient des deals dont seuls eux étaient les connaisseurs. Parfois, on entendait des cris – difficiles de distinguer jouissance de douleur dans le noir – ou des pas dans l'herbe mais, autrement, c'était plutôt paisible. Sauf quand, évidemment, Hannibal l'éléphant prenait un malin plaisir à faire une promenade et là, c'était plutôt horrible comme balade. Il marmonnait des paroles de chanson en marchant, se dirigeant avec un naturel désarmant vers le lac. Il aimait bien le lac, surtout parce qu'on y voyait toujours un tas de famille en plein jour. Paco éprouvait une fascination morbide pour les familles de légionnaires restés à la Nouvelle Rome. Peut-être espérait-il retrouver les visages souriants de ses parents, dans cette marée incessante de faces heureuses et épanouies ? Ils étaient encore disparus à ce jour, l'espoir était permis. Quoiqu'après six ans de silence, Paco était bien le dernier à croire encore à leur survie...

Un bruit de combat détourna son attention de l'eau clapotante. Cela semblait intensément violent, Paco entendait presque le fer vibrer dans une main, presque les coups arracher des soupirs, des grognements. Curieux – un peu trop sans doute –, il s'approcha de l'origine des cris et aligna des yeux ronds en voyant un gars s'acharner contre l'écorche d'un arbre. Malgré l'obscurité environnante, il n'eut pas grand mal à distinguer le gosse Hamm, centurion de la cinquième légion, apparemment sincèrement remonté contre les séquoias californiens. Il allait se tuer, à se rythme, comme en témoigna l'une des pauses du gosse Hamm, trop occupé à récupérer souffle et énergie. Paco s'approcha d'une démarche plus rapide. Il avait une peur phobique de ce garçon, très sombre et tout, quoique pas très imposant – il faisait la même taille que Paco mais était bien plus musclé et trapu. Il pouvait pas laisser le gosse Hamm dans l'embarras, ça se faisait pas ce genre de choses. Autant se soutenir, entre insomniaques non ? Il s'approcha jusqu'à entendre encore plus distinctement la respiration harassée du jeune homme. Consterné, les sourcils froncés, il tendit la main pour la poser sur son épaule et la tapota à plusieurs reprises, légèrement, comme pour l'aider à respirer. « Ca va mon gars ? Tu sais, l'arbre, y va pas se défendre hein. Et puis il a rien fait de mal, j'te promets. T'as pas l'air d'aller bien mon gars. Tu m'entends mon gars ? » Il était persuadé qu'appeler Hamm mon gars allait le détendre ou l'aider à respirer ou quoi, ou juste le mettre en confiance. Craintif que le fils de Vulcain ait une réaction violente, il recula d'un demi-pas, quoique toujours penché vers lui, les traits froncés et inquiets.


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MessageSujet: Re: sometimes mortals can be more horrible than monsters ♈ PACO   sometimes mortals can be more horrible than monsters ♈ PACO EmptyMer 8 Mai - 20:55



sometimes mortals can be more horrible than monsters

Quelques bruits de pas dans mon dos, et une main qui se posa à même la peau de mon épaule, brûlante. Ce contact, inattendu, me fit frissonner violemment, mais mes yeux, comme paralysés, restaient fixés sur la paume de ma main qui enserrait encore le manche de mon épée. De légères tapes, toujours sur mon épaule, me semblèrent incroyablement brutales. Pourtant, je savais qu'il ne s'agissait que de contacts légers, mais mon corps, en proie à la peur, à la tétanie, ressentait tout à la puissance mille. Un insecte sur mon petit orteil aurait pu me donner l'impression de me faire rouler dessus par un trois tonnes. « Ça va mon gars ? Tu sais, l'arbre, y va pas se défendre hein. Et puis il a rien fait de mal, j'te promets. T'as pas l'air d'aller bien mon gars. Tu m'entends mon gars ? » Je reconnaissais la voix de Greenwick-Nott, Paco de son petit prénom. Je m'étonnais intérieurement de cette présence, ici. Non pas que le fait qu'un autre demi dieux puisse se balader près du lac me semble saugrenue, nous étions nombreux à faire de même. Mais que ce soit lui, me semblait bien plus étrange. Limite contre nature. Je ne le portais pas dans mon cœur, bien qu'il ne m'ai rien fait directement. Mais je n'appréciais pas sa manière de fuir, sans cesse, de ne jamais se confronter aux choses. Je le voyais comme un lâche. Et je n'aimais pas les lâches. Même lorsqu'ils s'évertuaient à m'appeler "mon gars".

Immobile, toujours, je me concentrais uniquement sur les mouvements répétitifs et rapides de ma poitrine, reflet de ma respiration trop agressive. L'air sifflait dans ma gorge. Énumérant les lettres de l'alphabet dans ma tête comme je l'avais fait dans mon cauchemars, je finissais par retrouver un semblant de contrôle... Du moins assez pour pouvoir chuchoter, entre mes dents, comme si parler me demandait un effort trop grand: « Lâche moi Greenwick, je vais bien. » Mais ma voix tremblait, au même rythme que les convulsions qui agitaient doucement mon corps, malgré moi. Où était donc passée mon assurance, ma superbe de meneur de troupe ? Dans ces moments là, le petit garçon en prise aux terreurs les plus effroyables rejaillissaient. Il était toujours là, avec moi, petit Thunder. Il m'accompagnait, me tenait la main, et me regardait avec fierté. Mais lorsque les monstres sous le lit le tourmentaient, alors sa prise sur mes doigts se faisait pressante, impérieuse. Et qui étais-je, pour rester indifférent face à la détresse d'un enfant ? Son effroi devenait mien: je prenais la douleur, la lui soustrayais, me l'appropriais.

Un à un, je détachais mes doigts de mon épée, que je laissais accrochée à l'écorce de l'arbre, et jetais un rapide regard au jeune homme en face de moi. Un regard à la dérobée, un regard plein de honte, de froideur. Je n'aimais pas l'idée que quelqu'un, que qui que ce soit - et encore moins Paco - me voit dans cet état. Mais j'étais trop faible, trop dérouté pour proférer la moindre menace, la moindre recommandation. J'étais un nuisible, un cafard, un être minuscule qu'une seule pichenette de Paco aurait suffit à détruire. « Je n'ai pas besoin de ton aide. Je n'ai besoin de personne. PERSONNE. » Mes cordes vocales grondèrent quelque peu sur ce dernier mot, appuyé. Je reprenais mon épée entre mes mains, tentant de l'extraire du bois dans lequel elle était profondément enfoncée. J'avais dû frapper vraiment fort pour abimer ainsi l'arbre, qui était somme toute d'une taille respectable. Elle me résista, alors que je bandais mes muscles pour mobiliser ma force: en vain. Cet échec m'arracha un gémissement de détresse, de douleur, et je m'effondrais enfin, face à l'arbre, à genoux comme pour effectuer une prière. Humble, face à ma propre faiblesse, à mon propre ridicule.

Mon corps se soulevait douloureusement, pris de convulsions, comme si on m'assénait des décharges électriques dans la nuque. Le poing serré, je le jetais dans la terre sous mes pieds, arrachant des mottes d'herbes avec rage - c'était sûrement la seule chose au bout de laquelle je pouvais venir à bout. « Besoin de ... Besoin de personne ... » Je baissais la tête, dissimulant mon visage derrière une frange de boucles brunes indisciplinées. Maman avait toujours rechigné à me couper les cheveux: elle avait toujours aimé jouer avec, enrouler mes mèches épaisses autour de ses doigts fins et diaphanes. Elle posait sa tête sur la mienne et nos cheveux - blonds comme les blés, et bruns comme l'ébène - se mêlaient avec harmonie, malgré leur trop grande différence. « Personne ne peut comprendre, personne ... personne ... » A quoi bon répéter ces mots ? « PERSONNE ! » La panique me rendrait presque bavard. Je laissais échapper un rire qui se transforma en hoquets. Appuyé sur mes mains, je regardais les muscles de mes bras trembler de manière totalement incontrôlable, et souhaitait soudain dormir. Juste dormir. Ne plus devoir faire face à tout ça. Ne plus devoir me dire que Paco assistait en ce moment même à ma crise, à ma ridicule et stupide crise.

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