« Je ne vous crois pas ! Je veux voir ma maman ! » Connor Freeman, alors seulement âgé de 8 ans, hurlait sur un policier qui l'empêchait de rentrer chez lui. Il venait de rentrer de l'école et était encore très heureux il y a quelques minutes. Aujourd'hui, il avait participé à une course à pied. C'était son truc ça : courir. Le petit garçon courait tout le temps et très vite. Sa mère disait même qu'il avait appris à courir avant de marcher. Cette course, il l'avait gagné et c'était dépêché de rentrer pour montrer son beau trophée à sa maman. Sauf qu'en rentrant chez lui, la police était là.
Le policier qui maintenait Connor pour l'empêcher d'entrer chez lui, pour le protéger, tenta de le calmer un peu. Puis il lui expliqua calmement qu'il était arrivé quelque chose à sa mère et qu'elle n'avait pas survécu. Quoi ? Le garçon n'eut même pas la force de poser la question, il était effondré. Et de toute façon, les policiers n'auraient pas été capable de lui répondre. Les yeux de l'enfant se remplirent de larmes et il se laissa tomber à genoux. Sa vie entière venait de s'écrouler en un instant. « ... je n'ai même pas pu... lui montrer mon trophée... »

Connor n'avait pas d'autre famille que sa mère. Par conséquent, à la suite de ce tragique événement, il fut trimbalé de famille d'accueil en famille d'accueil. Il ne supportait pas cette vie, surtout qu'étant un "enfant à problème" - comme on lui répétait si souvent - il n'arrivait jamais à se faire accepter. C'est pour cela, qu'alors âgé de onze ans, il a fugué et c'est retrouvé dans les montagnes de Berkeley, à fuir. Le jeune garçon ne fuyait pas la police, non, eux il n'avait eu aucun problème à les éviter. Ce qu'il fuyait en ce moment même était tout autre chose : des loups. Il courait, sans savoir où aller, mais surtout sans s'arrêter. Il filait à une vitesse incroyable, même pour lui c'était une première. Les loups avaient dû mal à le rattraper, mais ses derniers semblaient déterminer à ne pas lâcher leur proie. La course s'arrêta lorsque le garçon se prit les pieds dans une racine et trébucha. Il se cogna violemment la tête et commença à perdre connaissance alors que les loups l'encerclaient.
Lorsqu'il s'était réveillé, Connor était dans une petite cabane et à sa plus grande surprise, il était toujours en vie. Il découvrit Lupa qui lui expliqua que son père était un Dieu Romain. Le jeune garçon eu beaucoup, beaucoup de mal à l'accepter. Cependant, le fait de parler avec une Déesse louve força un peu les choses. Puis, plusieurs mois après, le garçon avait prit la route. Suivant son instinct sous les conseils de Lupa. Il avait trouvé la nouvelle Rome et avec ça, sa nouvelle vie.

« Sérieux. Comment tu fais pour manger autant ? » Attaquant son cinquième burger, Connor était occupé à manger, taper frénétiquement du pied sur le sol et lire en même temps. Ou plutôt, il essayait de traduire les lettres qui s'affichaient devant lui. L'un des légionnaire de sa cohorte le regardait comme une bête de foire. « J'ai un métabolisme qui me fait dépenser beaucoup d'énergie. Faut bien que je compense. » Le jeune homme se voyait comme un hyperactif, hyperactif. Pour deux fois plus d'ennuis. Il se demandait sans cesse si ça n'avait pas un rapport avec sa capacité à se déplacer très rapidement. Une sorte de contrepartie. Cela faisait quelques années maintenant qu'il était arrivé au Camp Jupiter. Ses début ici avaient été difficile pour lui. Connor avait eu beaucoup de mal à se faire apprécier, mais il faut avouer qu'il est vraiment du genre casse-pieds. Aujourd'hui, tout va pour le mieux. Pour autant que la vie d'un demi-dieu peut être bien. « Je comprend pas. Tu pourrais être dans une autre cohorte. Alors, pourquoi décider de rester dans la Cinquième ? » Cette question, on lui avait souvent posé ses derniers temps. C'était intriguant, surtout pour les legs qui étaient si plein d'ambitions. « Si je pars, je risque vraiment de trop vous manquer, hé hé. » Cette réponse, il l'avait répété à maintes reprise. Ce n'est pas que lui-même manque d'ambition. La vérité c'est que Connor aime la vie dans sa Cohorte, même si cette dernière n'est pas très bien considéré. Au moins, là, tout le monde est dans le même bateau. Tout le monde n'a pas trop de mal à l'apprécier. De plus, il n'a jamais de cesse de se dire, que s'il veut être dans une meilleure Cohorte, la façon de faire qui le rendrait vraiment fier serait de rendre la Cinquième meilleure que les autres, plutôt que de l'abandonner. Alors, Connor garde espoir et se dit que peut-être, un jour, il pourra changer les choses.

Courir, toujours plus vite à s'en décrocher les jambes. S'il y a bien une chose qui réussissait à calmer le fils de Mercure, c'était de courir. Le long du petit Tibre, Connor n'avait de cesse de retourner la scène qui s'était produite un peu plus tôt, dans tous les sens. Le grand Mars était apparu et avait fait une annonce très choquante. Cependant, ce n'était pas l'existence des Grec qui tracassait le jeune homme. Ni même leur futur arrivée. Non, pour eux il préférait garder son jugement à plus tard. Ce qui perturbait Connor, c'était - premièrement - une phrase qu'avait prononcé Mars : « On aurait pu vous envoyer Mercure, mais il est sur une autre mission. » Sérieusement ? Son père était le messager des Dieux et lorsqu'il avait enfin une annonce à faire, monsieur était trop occupé pour le faire. Ensuite, comme si cela ne suffisait pas, il avait dû s'agenouiller devant "Mon seigneur, le Roi de la Guerre". Si ça ne lui aurait pas coûté sa tête, il lui aurait balancé en pleine face ce qu'il pensait de lui. Vous l'aurez deviné, le jeune homme n'est pas un grand fan du Dieu de la Guerre comme la plupart des autres légionnaires. Quoi qu'il en soit, regardant vers l'horizon, Connor se posait maintenant des questions sur l'avenir et sur ses semblables qui allaient arriver.